In C'est quoi la motivation ?

Marre qu’on vous demande d’arrêter de fumer : vive la communication non violente !

demande d'arreter de fumer_Comment le dire a vos proches

“Tu fumes trop”, “Tu sors encore fumer ?”, “Je ne comprends pas que tu n’arrêtes pas, tu sais bien que c’est dangereux non ??”. Je sais oui, oui, bien sûr que je sais MAIS ÇA N’EST PAS SI SIMPLE !!!!!! Vous aussi, vous avez un ou plusieurs proches qui vous harcèlent ? Un parent, un(e) conjoint(e) qui veut votre bien et qui se dit qu’en ne vous lâchant pas, vous allez bien finir par abandonner cette maudite cigarette ? Seulement, ce que ces gens ne comprennent pas, c’est qu’en vous demandant d’arrêter de fumer de façon incessante, en vous harcelant, elles provoquent l’effet inverse ! Vous demander d’arrêter de fumer sans cesse vous tend et vous incite à fumer encore et encore 😱 Alors comment faire passer le message à ces Harry (ces amis qui vous veulent du bien) sans que cela se termine par un clash ? Bonne nouvelle, il existe une solution ! Dans cet article, je vais vous expliquer le B.A.BA de ce merveilleux outil qu’est la communication non violente pour vous aider à faire taire une bonne fois pour toutes ces personnes qui vous demandent d’arrêter de fumer 🤗

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Qu’est-ce que la communication non violente et comment va-t-elle m’aider à faire taire celui qui me demande d’arrêter de fumer ?

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La communication non violente est une technique incroyable qui vous permet d’énoncer votre propos d’une façon telle que la personne en face de vous l’entendra et y adhérera.

Aucune manipulation là-dedans rassurez-vous. Il s’agit juste de dire les choses d’une certaine façon et dans une chronologie précise qui pourrait se résumer ainsi :

Quand tu me dis xxx (situation),
je me sens xxx (ressenti),
or moi j’ai besoin de xxx (besoin).
Est-ce que tu peux / je te propose que xxx (demande)

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Ça fait rêver non ? Vous voulez en savoir plus ?

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La Communication Non Violente est complexe. Elle nécessite de faire une formation et beaucoup beaucoup beaucoup de mise en pratique pour devenir un expert. Ce qui n’est pas mon cas. Mais il n’empêche qu’après avoir appris les grandes étapes et après m’être exercée sur mes proches, j’ai vu des réactions incroyables : de véritables cocottes minute qui se désamorçaient en une fraction de seconde ! Donc ça vaut le coup de vous initier très rapidement 😉

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Si vous avez envie de faire taire celui qui vous demande d’arrêter de fumer et que la communication non violente vous intéresse, alors je vous invite vivement à lire la référence en la matière : “Les mots sont des fenêtres ou bien ils sont des murs, introduction à la communication non violente” de Marshall Rosenberg.

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Étape 1 : Je décris la situation de la façon la plus factuelle possible

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Les sentiments sont subjectifs mais les faits, eux, ne le sont pas. Lorsque l’on est contrarié ou en colère, nous avons tendance à commencer notre énoncé en exprimant notre agacement (“J’en ai marre que”) ou en désignant un coupable (“Tu m’énerves !”).

Or le corps est ainsi fait que ses réactions en cas d’attaque sont la défense, la fuite ou la sidération. Au mieux la personne s’en ira, au pire elle se braquera et ce sera le début d’une dispute. C’est pour cela qu’en commençant votre énoncé par un résumé factuel de la situation, vous mettrez votre interlocuteur dans de bonnes dispositions pour vous écouter.

Dans votre cas, les faits sont simples et si nous suivons le modèle dans l’encadré bleu ci-dessus cela donnerait :

Quand tu me dis qu’il faut que j’arrête de fumer,
je me sens xxx (ressenti),
or moi j’ai besoin de xxx (besoin).
Est-ce que tu peux / je te propose que xxx (demande)

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Parfait ! Passons à l’étape suivante.

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Étape 3 : J’énonce mon besoin

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Vous avez bien vu, nous avons sauté l’étape 2 ! Et ce n’est pas une erreur de ma part.

Pour trouver les sentiments que cette demande répétée fait émerger en nous, il faut d’abord identifier le ou les besoin(s) non assouvi(s) auxquels ils répondent.

Il existe de multiples besoins et pour la situation qui nous concerne, il pourrait s’agir :

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Des besoins d’autonomie et de liberté :

Vous ne voulez pas que l’on vous dicte ce que vous devez faire.

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Des besoins d’harmonie et de paix :

Ces demandes incessantes d’arrêter de fumer créent une tension dans votre maison mais, pas de chance, la pression vous fait fumer. C’est un cercle vicieux !

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Des besoins de compréhension et d’empathie :

Pour arrêter de fumer il ne suffit pas de le vouloir. Le tabac une drogue. Vous vous dites que si votre proche avait conscience de cette réalité, il ne vous embêterait pas autant.

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Des besoins de soutien et de confiance :

Vous avez en tête cet arrêt, vous y travaillez. Vous aimeriez qu’on croie en vous et en vos capacités, qu’on vous encourage plutôt qu’on ne vous culpabilise.

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Quand tu me dis qu’il faut que j’arrête de fumer,
je me sens xxx (ressenti),
or moi j’ai besoin de soutien.
Est-ce que tu peux / je te propose que xxx (demande)

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Étape 2 : J’exprime les sentiments que cela suscite en moi

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On pourrait penser qu’exprimer son ressenti est l’étape la plus simple, mais loin s’en faut.

Trouver le mot juste, celui qui exprimera fidèlement ce que l’on ressent sans impliquer l’autre ou le heurter, est en fait très compliqué.

Par exemple, si vous dites, “quand tu me dis qu’il faut que j’arrête de fumer, je me sens attaquée”, vous n’exprimez pas un sentiment, vous jugez.

Vous jugez que votre proche est en train de vous attaquer et sa réponse sera à coup sûr la défense : “n’importe quoi, bien sûr que non je ne t’attaque pas !”.

Avec un sentiment, cela n’arriverait pas car il est par définition personnel et donc incritiquable. Vous ne pouvez pas contredire quelqu’un qui vous dit “Je suis en colère”.

Pour savoir si le sentiment auquel vous pensez en est bien un, commencez votre phrase par “je suis” ou “j’éprouve un sentiment de” ou bien encore “je suis d’humeur” plutôt que par “je me sens”.

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Voilà des exemples de sentiments en lien avec les besoins cités ci-dessus :

BESOINSSENTIMENTS
Autonomie et liberté Agacé, contrarié, énervé, en colère, méfiant
Soutien, compréhension, empathie Chagriné, plein de rancœur, découragé, démoralisé, désemparé, malheureux, seul
Harmonie Agité, angoissé, anxieux, crispé, fâché, épuisé
Confiance Amer, blessé, déçu, déprimé, peiné, perplexe, pessimiste

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Encore une fois c’est un exemple. Vous pourriez très bien être déprimé pour un besoin d’autonomie contrarié. C’est à vous de trouver ce que vous ressentez 😉

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Si nous reprenons notre cas actuel, vous pourriez donc dire à votre proche :

Quand tu me dis qu’il faut que j’arrête de fumer,
je me sens découragé,
or moi j’ai besoin de soutien.
Est-ce que tu peux / je te propose que xxx (demande)

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Étape 4 : Je propose une solution pour y parvenir

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Vous venez d’exprimer très clairement et très sincèrement la situation à votre proche, bravo !

Maintenant à vous de lui dire comment il peut vous aider (et ça ne sera pas forcément facile à trouver !).

Vous pourriez lui demander de vous faire confiance, d’arrêter de vous parler de votre arrêt du tabac, de vous aider à travailler votre motivation ou tout simplement de vous montrer son amour.

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Quand tu me dis qu’il faut que j’arrête de fumer,
je me sens découragé,
or moi j’ai besoin de soutien.
Je te propose d’aller lire le Déclic Anti Clope. Cela te permettra de mieux comprendre ce que je vis et pourquoi je mets du temps à me lancer.

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Avec ça, deux choses risques de se produire :

  1. Votre proche ne vous embêtera plus
  2. Il deviendra votre meilleur allié

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Maintenant préparez-vous à tester l’approche lors de la prochaine réflexion de votre proche. Et racontez-nous en commentaire l’effet obtenu 🙂 Vous verrez, la communication violente peut être magique et grâce à elle, je vous garantis que personne ne vous demandera plus d’arrêter de fumer 🎉

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N’hésitez pas non plus à vous tourner vers des méthodes anti-stress pour être plus détendu. Ça vous fera beaucoup de bien et vous permettra d’encore mieux faire face cette situation. Relisez notre article : Vous fumez à cause du stress ? Alors attaquez le stress !

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📸 Christin Hume

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2 Comments

  1. Ariane
    3 ans ago

    Bonjour,

    Comme beaucoup de gens vous encensez la “CNV”, auto-proclamée comme méthode miracle de paix entre les individus.
    Pourtant quand je vous lis, la première chose que je me demande c’est surtout : mais comment se fait-il que l’on considère comme proches des gens qui ne sont pas capables de juste nous foutre la paix, et qui passent leur temps à faire de l’intrusion et juger ce que l’on fait ?
    La “CNV” amène parfois à forcer les relations dysfonctionnelles à se maintenir, via un auto-écrasement de chacun.
    Dans une relation simple, sincère, les gens arrivent à se parler simplement, sans avoir besoin de faire autant de charabia.
    Donc la question est plutôt : mais pourquoi je ne peux pas être entendu simplement par mes proches sur le fait que j’ai envie qu’on me laisse tranquille gérer mon addiction ?
    Il n’y a pas grand chose qui remplace le respect sincère, et l’affection réelle, celle qui fait qu’on n’a pas besoin de méthode ou de salamalecs pour avoir envie de comprendre les besoins de l’autre, et de les respecter, et que chacun va faire l’effort nécessaire pour se comprendre mutuellement, par une envie sincère que ça fonctionne, tout simplement.

    Et inversement, utiliser la CNV pour “se faire entendre”, si, à un certain degré c’est une forme de manipulation ou tout du moins de rapport de forces mais qui fait semblant d’être non-violent.
    Un simple et franc “peux-tu arrêter de me faire la morale stp ?” devrait marcher tout aussi bien avec une personne respectueuse.
    Et si la personne ne nous respecte pas, alors… peut-être faudrait-il se demander pourquoi on continue de la fréquenter ?

    La CNV est de mon point de vue un moyen de maintenir une cohésion sociale, c’est une méthode de contrôle, de soi, et parfois des autres.
    Il n’y a pas de méthode parfaite pour communiquer.
    Et en réalité à beaucoup d’endroits où la “CNV” remporte les suffrages, si on regardait de plus près on se rendrait compte que c’est le simple fait de communiquer qui arrange les choses.
    Dans un monde où la communication sincère est si peu répandue, il est évident que toute méthode un peu moins agressive que les tentatives maladroites les plus fréquentes paraît un véritable sauveur.

    Sauf qu’il existe des moyens simples de communiquer ses besoins et ce qui est important pour soi quand on le souhaite et avec des gens de confiance, sans s’enfermer dans ce jargon si peu naturel qu’est la “CNV”.
    “Je suis adulte, je n’ai pas envie qu’on me dicte ma conduite”, ça peut marcher aussi. Etc. Libre à l’autre d’essayer de nourrir le dialogue aussi.

    Pour moi la CNV ne règlera jamais rien quand il n’y a pas une base de respect réel. Au contraire, elle ne fait que masquer le problème.

    Et concernant les fumeurs qui se font harceler, il est évident qu’il y a un problème de respect et de compréhension. De nombreux non-fumeurs ne comprennent pas l’addiction (ou ne font pas le lien avec les leurs d’addictions), et donc comme la plupart des gens, l’incompréhension amène le jugement, voire l’injonction. Personne n’a envie d’être infantilisé, et les fumeurs ne sont pas débiles, ils savent que c’est mauvais pour la santé.
    Il faut respecter les processus des gens, leurs entraves éventuelles, et éviter de diriger la vie des autres, peu importe que ça soit par bonne intention. La bonne intention commencerait par avoir déjà essayé de comprendre en fait. Alors pourquoi faut-il prendre autant de pincettes pour dire à quelqu’un un truc aussi basique que : avant de me faire la morale, pourquoi tu n’essayes pas de comprendre ?
    On aime bien se dire que les gens sont tous bien gentils avec leurs maladresses. Parfois c’est plus simple : tant qu’on supporte des intrusions et des jugements, certaines personnes ne rencontrent aucune limite qui les oblige à s’arrêter et donc ne se posent pas la question de l’impact sur l’autre, ils restent dans leurs rails de certitudes. Mais chacun a la possibilité de réfléchir et de décider de ne pas infantiliser ou moraliser les autres.

    Bref, la CNV comme tant d’autres choses met la responsabilité sur celui qui se fait déjà marcher dessus, en le contraignant à “bien gentiment exprimer son besoin” alors que les autres auraient déjà eu 15 occasions de s’en rendre compte s’ils avaient essayé, il aurait juste fallu réfléchir et avoir envie, se mettre un peu à la place de l’autre.

    Personnellement j’ai arrêté de fumer il y a pas mal d’années. Quand je l’ai fait je me suis tout autant protégée des gens moralisateurs (qui ne comprenaient rien) que des fumeurs qui ne manifestaient pas un respect très clair dans les actes (pas de tentation, pas de relativisation, et pas trop de discussion sur le sujet).
    Sortir d’une dépendance est possible, pour autant c’est un processus personnel, je dirais même intime quelque part, dans lequel chacun met en jeu ses propres ressources, et doit se confronter au sevrage physique et à la rupture de routines psychologiques, émotionnelles.
    Je crois que le déclic qui fait qu’une personne est prête à arrêter de fumer est quelque chose de subtil, dont il faut respecter le rythme, le temps, le contexte.
    Cela s’appuie sur des besoins profonds, et à mon sens on a d’autant plus de force qu’on arrête pour soi, pas pour faire plaisir à quelqu’un (après cela est peut-être une vision personnelle je ne sais pas).
    Personnellement j’avais avant toute autre chose besoin de liberté. Je ne supportais plus la chaîne de la dépendance, je voulais pouvoir sortir de chez moi sans emmener un paquet de tabac, ne plus dépendre de ce truc extérieur et étranger, qui n’avait aucun sens, cette espèce de substance qui avait pris autant de place alors que c’était juste… une substance.
    Il y avait d’autres besoins profonds : respirer notamment.
    Et le fait de me respecter, et de prendre soin de ma santé.

    Je pense que chaque personne a son propre processus d’arrêt d’une dépendance, et que cela demande d’accepter d’y entrer et de se connaître dans ce processus. On n’a pas d’énergie ni de temps quand on fait ça pour se batailler en plus avec les gens autour. On a besoin d’énergie, de confiance équilibrée (c’est à dire sans excès de certitude qui peut faire vaciller dès que ça ne se passe pas comme on le pensait), et d’une certaine force de stabilité pour passer les moments difficiles. Peut-être qu’on a aussi besoin d’un but, je ne sais pas, pour moi le “but” c’était les besoins profonds évoqués plus hauts. Mais peut-être que pour certaines personnes, des buts comme le sport, ou la capacité à faire certaines choses que la cigarette empêche, sont peut-être des bons soutiens.

    Dernière chose : si se libérer d’une dépendance c’est notamment retrouver un espace de liberté, de choix, ne plus être dirigé par “quelque chose”, il me semble évident que toutes les logiques enfermantes (de type moralisation, infantilisation) ne peuvent pas aider car sont exactement le mouvement inverse. On ordonne pas à quelqu’un de se libérer de quelque chose, c’est un non-sens. C’est dans la liberté et la confiance en soi que la personne puisera une force pour dire “m…de” ou “adieu” à son paquet de clopes, donc c’est pas en l’infantilisant qu’on nourrira cette force-là, bien au contraire.
    Je pense aussi que la bonne volonté des proches est peut-être d’une bonne intention, pour autant il y a des connaissances médicales et psychologiques sur les mécanismes de dépendance. Les proches ne les ont pas nécessairement.
    Perso je suis tout simplement allée voir un centre de désintox pour demander de l’aide. J’y ai rencontré des gens spécialisés, qui m’ont expliqué, sans jugement, de façon claire, simple, les différents éléments objectifs qui m’étaient utiles, pour défaire certaines craintes infondées, savoir ce que j’allais probablement rencontrer pendant l’arrêt, etc. Démystifier, objectiver, clarifier, et proposer des aides concrètes (patchs et équivalents ; aide psychologique si nécessaire ; aide à l’organisation de l’arrêt, choix de date etc. ).
    Après c’était à moi de faire. J’ai fait trois tentatives, la dernière a été la bonne, en acceptant profondément que ça allait être désagréable et qu’il n’y avait pas moyen de l’éviter, mais que ce désagrément finirait par s’arrêter.
    Patience, persévérance, ne pas trop y penser, laisser faire en tenant bon. En tout cas pour moi ça a été ça le chemin.

    Reply
    1. Alice
      3 ans ago

      Bonjour Ariane,

      Merci infiniment pour votre commentaire et votre témoignage qui j’en suis sûre vont inspirer de nombreuses personnes.

      Je suis d’accord avec vous : l’arrêt du tabac est une aventure personnelle et la pression des proches ne peut aucunement aider.

      Je ne dis pas que la CNV est la méthode miracle. Je dis que c’est un outil parmi d’autres pour ceux qui ne sauraient pas dire à leurs proches de les lâcher sans rentrer dans un conflit.

      Bravo à vous en tout cas d’avoir su trouver les ressources en vous et autour de vous pour vous libérer de votre tabagisme ☺️

      Reply

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