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10 ans du Déclic Anti Clope : mon bilan

10 ans du Déclic Anti Clope : mon bilan

En 2015, j’étais enceinte de mon 2e garçon. Je venais de terminer un CDD dans une agence de communication pour laquelle je travaillais pour des marques de cigarettes et 2 énormes groupes d’alcool … Je savais que je ne voulais plus de cette vie-là. Ma petite voix intérieure me hurlait qu’il fallait que je me rachète, que je sois utile, que j’utilise mon énergie pour aider le monde à aller mieux. L’idée de créer un site internet pour parler de l’arrêt du tabac avait déjà pop-upé dans mon esprit quelques mois plus tôt. Mais entre l’idée et le passage à l’action … enfin vous voyez ce que je veux dire 😜

Ce qui m’a débloqué à ce moment précis ça a été une somme de choses :

  • ne pas avoir de contraintes financières : j’allais toucher des allocations chômages qui me protégeraient sur un court/moyen terme
  • le fait d’être enceinte : ça n’était pas le (bon) moment pour chercher un job
  • l’absolue nécessité de faire quelque chose de brutal pour couper cette relation avec les agences et les industries du tabac et de l’alcool
  • l’envie de faire quelque chose de déconnant, un pas de côté, de me tester

Et voilà 2025. 10 ans de Déclic Anti Clope plus tard. Si vous me suivez, vous savez que je n’ai cessé d’avancer. Professionnellement d’abord. En me formant officiellement à la tabacologie et en obtenant un diplôme. Oui, même si je ne suis pas professionnelle de santé. J’ai aussi obtenu un diplôme de Paris8 pour leur formation Pratiques du Coaching. J’ai accompagné un grand nombre de salariés en entreprise, en individuel mais aussi en groupe. Cette dernière forme d’accompagnement a donné naissance en 2024 à la Maison du Déclic, le projet que j’avais en tête depuis le commencement… A côté de ça j’ai aussi énormément avancé personnellement. J’ai toujours mis ma famille au premier plan, mes 2 garçons, mon mari et … ma quête personnelle du bonheur. C’est notamment ce qui m’a amenée à arrêter de boire de l’alcool en 2023. Aujourd’hui ça n’est pas le bilan professionnel du Déclic Anti Clope que je veux faire avec vous. J’ai plutôt envie de vous parler de mon bilan personnel. Parce que si j’aime cette aventure, c’est avant tout pour tout ce qu’elle m’apporte et comme elle me fait grandir en tant qu’être humain. Et je me dis que mes réflexions vous éclaireront peut-être 🙂

De mémoire de moi, je me suis toujours pris la tête. Je suis toujours en train de cogiter, d’imaginer des plans (bons ou mauvais : hello anxiété 👋). J’ai l’impression que mes pensées sont comme des hamsters dans une roue. Enfin trop de hamsters dans une même roue, vous voyez ? Ça va vite, ça s’entrechoque. C’est très fatigant.

Un grand sujet de réflexion, depuis toujours, c’est le sens de la vie. Oui je sais, on a connu plus léger. Mais c’est comme ça. J’ai beau faire des exercices de pleine conscience et avoir obtenu pas mal de réponses en 40 ans, ce dossier ne veut pas se ranger ! Bref. J’ai toujours beaucoup médité sur le fait que nous n’étions que de passage et tout ce que cela implique. Chez moi, ça génère un sentiment d’urgence d’utiliser le temps qui m’est imparti correctement. C’est-à-dire en apportant une contribution positive au monde, d’être placée du côté de ceux qui font ce qu’ils peuvent pour que ce monde continue de tourner rond. On ne peut pas dire que le mot qui me caractérise soit “insouciance” 😆. Je ne suis pas de la team de ceux qui se laissent porter. Parfois j’aimerais bien, croyez-moi. Et je crois que c’est une des raisons pour lesquelles j’aimais bien lever mon verre : anesthésier les hamsters. Mais c’est un autre sujet. (Enfin si vous voulez en savoir plus, vous pouvez lire mon article Pourquoi j’ai décidé d’arrêter l’alcool ici 👈)

Pourquoi je vous dis ça ? Parce que la première partie de ma vie pro était aux antipodes de ça. Ça n’avait absolument aucun sens pour moi de faire de la com. A fortiori pour les industriels de l’alcool et du tabac … J’ai été naïve et d’accord avec tout ça pendant quelques années, évidemment ! Je faisais la fête tout le temps, j’étais la 1e prête pour l’apéro et je vous rappelle que je fumais 1 paquet et demi à 28 ans. Donc heureusement pour ma santé mentale, je n’étais pas dans une dissonance cognitive. Tout ça était même plutôt cohérent. Jusqu’au jour où j’ai ouvert les yeux. Sur le tabac d’abord (l’alcool est arrivé bien plus tard) et vous connaissez la suite.

Je me souviendrais toute ma vie de ce jour de novembre 2016. Je marchais dans les couloirs de La Défense après avoir animé mon tout premier atelier sur l’arrêt du tabac en entreprise. J’avais le sentiment d’avancer dans une boule de feu. J’ai ressenti cette joie intense – que certains d’entre vous ont peut-être déjà connue – de me dire que j’étais (enfin) à ma place.

Cette évidence ne m’a jamais quittée depuis 10 ans. Et c’est le plus beau cadeau que je pouvais me faire.

Les évidences il y en a eu d’autres. Enfin des intuitions plutôt. Celle de me battre pour faire la formation de tabacologie. Celle de poursuivre avec celle de coaching et de choisir une formation sélective. Depuis 10 ans, j’ai conscience de ne jamais être sur une route goudronnée et de toujours choisir l’option cailloux et nids-de-poule. En cumulé je dois en être à Bac+8 … et si vous saviez comme je m’interroge encore tous les 4 matins sur la suite … Les hamsters. Et les cailloux.

Je suis donc à ma place mais certainement pas statique. Et je crois que ces deux points sont cruciaux pour mon bonheur : être alignée et en mouvement.

Je ne me suis pas fait diagnostiquer mais je me reconnais totalement dans les descriptions que je lis sur l’hypersensibilité. Parmi les choses qui font tilt :

  • le fait que je vive dans des montagnes russes émotionnelles,
  • que j’aie une surproduction de pensées,
  • une sensibilité exacerbée aux sons. Je suis une grande fan de musique mais je suis aussi extrêmement sensible au brouhaha et au bruit en général,
  • aux odeurs (mes enfants disent que je suis un vampire),
  • que je me fie énormément à mon intuition parce qu’elle me fait rarement défaut,
  • et, entre autres choses, et c’est le plus important pour moi, que j’évolue dans le monde des signaux faibles. Par là je veux dire que je perçois des choses que les autres ne voient pas. Par exemple, je lis des émotions dans le langage non-verbal des autres. Comme si ma fréquence radio s’accordait à celle des autres. C’est un sentiment très étrange, une empathie sur-développée. Comme si j’étais Néo dans la Matrice.

C’est clairement le fait d’accompagner qui m’a fait prendre conscience de ça. Je me sens hyper connectée à vous et je pense que c’est ça qui fait que vous vous sentez en confiance avec moi, compris … et que vous avancez sur votre route, quelque soit votre objectif.

Il m’est arrivé de parler de ma probable hypersensibilité et on m’a assez souvent dit que c’était un super-pouvoir. Sincèrement je ne comprenais pas l’idée. Être épuisée par le boucan de ses enfants, sortir de ses gonds sans comprendre pourquoi, se sentir absolument vidée après une journée d’interactions sociales, avoir une boule dans le ventre permanente à cause de toutes ces pensées qui se bousculent … je ne voyais ce qu’il y avait de magique là-dedans.

Ça me donnait le sentiment d’être différente des autres, des autres mamans notamment et des autres femmes qui bossent en entreprise, qui doivent rendre des comptes et être parfois maman (en plus !). Pour aller bien, et fonctionner correctement, ça m’a demandé de m’interroger beaucoup et de mettre en place des choses pour aller mieux. L’arrêt du tabac et l’arrêt de l’alcool m’ont incroyablement aidée à ce niveau, mais aussi le sport, la fasciathérapie et la psychothérapie 😉

Et puis il y a peu de temps j’ai fait de la kinesio et j’ai cru que les séances m’avaient fait perdre mon hypersensibilité. Les émotions étaient devenues des petits psshits nuls, la musique ne me faisait plus vibrer, j’avais du mal à lire les gens, je trouvais la vie plate, triste, sans saveur. La kinesio ayant “nettoyé” des mécanismes de survie, travaillé sur mes croyances et les émotions. Je suis convaincue que le travail fait a été purificateur donc utile. Mais j’étais triste d’avoir perdu ce piquant. C’est là que j’ai pris conscience que l’hypersensibilité c’était aussi un verre à moitié plein. Et que s’extasier devant la beauté d’un jeu de lumières, pleurer devant un dessin animé parce que la morale est puissante, me connecter à l’autre aussi vite et aussi fort, cette intensité-là était en effet un cadeau et un super-pouvoir.

La réalité c’est que je n’ai pas perdu mon hypersensibilité. J’ai juste eu un gros passage à vide en 2024 à cause d’un décès dans ma famille. Mais aujourd’hui, je vous rassure, tout va bien, et même mieux puisque j’ai pris conscience de ma chance 💛

Quand j’ai amorcé le projet du Déclic Anti Clope, j’ai très rapidement eu cette envie de créer un lieu dédié à l’arrêt du tabac. Le mot qui me venait à l’esprit c’était “Maison”. Je voulais créer un lieu sûr, chaleureux, accueillant comme une maison de famille, avec des professionnels de tout bord pour répondre aux problématiques des fumeurs. Mais comment faire ça ? Et avec quel argent ?! Et avec quels praticiens ? Et avec quelle mécanique ? Toutes ces questions qui s’ajoutaient à celles de tous les jours de mes petits hamsters, ça faisait trop. Ça bouchonnait dans la roue, donc je procrastinais.

Et puis chemin faisant les choses se sont mises en place. J’ai fait ma formation de coaching à Paris8 qui m’a permis de gagner énormément en confiance en moi. J’ai intégré Gynécée, la maison de la femme, un lieu qui a malheureusement fermé, qui était dédié aux femmes et qui regroupait plein de thérapeutes et praticiennes incroyables et qui avait cette ambiance chaleureuse que je recherchais. J’ai aussi rencontré Alexane qui m’accompagne depuis quelques années maintenant sur ma communication et qui a su m’aider à y voir plus clair, à concevoir les contours de ma maison et me motiver à passer à l’action.

C’est ainsi qu’en mai 2024, j’ai ouvert La Maison du Déclic, c’est une maison oui, mais en mode digital. Une communauté de femmes à qui je propose tous les outils nécessaires pour se libérer définitivement du tabac : une ambiance chaleureuse, le soutien par des pairs, des sessions de groupe, des Masterclass avec des expertes de talent, un forum privé pour échanger à toute heure, un parcours en ligne pour avancer dans son coin et évidemment l’accompagnement par une pro (moi). Bref plein de ressources pour que les femmes arrêtent de fumer à leur rythme et avec une stratégie sur-mesure.

Cette Maison est née en mai 2024 et clairement c’est une de mes plus grandes fiertés. Les femmes de La Maison sont incroyables. Elles sont tellement fortes, courageuses, drôles, bienveillantes, authentiques. Bref hyper inspirantes. Je le pense sincèrement. On parle beaucoup de “safe place” en ce moment. Et bien croyez-moi, La Maison du Déclic en est une.

Créer cette Maison du Déclic n’a pas été de tout repos. Déjà parce que l’ouverture a été concomitante avec ce fameux décès dans ma famille et puis parce que c’était très lourd. 6 mois de travail intense, zéro vacances et des questionnements stratégiques à la pelle. Mais je n’ai pas lâché et j’en suis très très heureuse. Les retours des filles présentes dans La Maison et des professionnels du milieu de l’addicto me font dire que cette petite Maison deviendra grande parce qu’elle répond à un véritable besoin.

Alors merci Antoinette, Virginie, Manon, Ingrid, Sylvie, Ondine, Maurine, Marianne, Delphine, Christine, Anne, Oriane, Harmony, Tiphanie, Leah, Claire, Lucile, Lauren, Caroline … et que dire des expertes qui animent ces Masterclass incroyables ? Et Alexane qui est toujours là à mes côtés malgré mes downs ! J’ai tellement de chance d’évoluer aux côtés de ces femmes !!! 💛

Souvent je suis épatée de voir à quel point mon cercle social a évolué en 10 ans. Un tri naturel s’est fait, et encore plus quand j’ai arrêté de boire de l’alcool … malheureusement. Mais au cours de ces 10 ans j’ai rencontré de nombreuses personnes incroyables qui sont très importantes pour moi aujourd’hui (Benjamin des Ateliers Durables, tu as ma reconnaissance éternelle pour m’avoir traquée pour faire ces ateliers pour toi en entreprises en 2016 !). Note : avoir confiance en la vie 🔥

Cette phrase je me la suis dite au tout début de l’aventure, comme une promesse que je me faisais. Ne jamais me trahir, ne jamais faire un choix par peur. Facile à dire ! J’ai lu récemment quelque part (serait-ce dans le “Petit traité de vie intérieure” de Frédéric Lenoir ?) que le pendant de la liberté c’était l’insécurité. Cette idée me parle beaucoup.

Oui j’adore cette liberté de pouvoir organiser ma vie comme bon me semble, d’aller chercher mes enfants à l’école, d’être mon propre patron. Mais quel stress !

Quand les demandes de suivi ou d’entreprises se font moins nombreuses, quand j’investis de l’argent à un endroit (La Maison du Déclic par exemple 😉), que je dois faire un choix stratégique, tout de suite arrive un stress financier, des questions existentielles et des remises en question violentes du type “et si je quittais tout pour retrouver un job salarié ?”. C’est un “et si” parmi d’autres. Il peut aussi y avoir le “et si je faisais Psycho” 😅 … Et puis les 5 ans d’étude généralement me calment vite. Mais je retourne voir, au cas où ça aurait changé ! Le “Et si” est une porte de sortie rassurante. Donc parfois j’ai peur, oui. Et mon instinct de survie me pousse vers la sécurité (financière donc) … mais pas à n’importe quel prix. Un job dans l’univers addicto ou la promotion de la santé “OH OUI”, un job qui s’inscrit dans la droite ligne de tout ce que je fais depuis 10 ans. Mais un job qui n’a rien à voir avec ce qui me passionne : non. Sauf urgence absolue. Touchons du bois.

Au cours de ces 10 ans, j’ai respecté ma promesse et j’ai dit non à plusieurs opportunités incroyables : un partenariat avec une énorme boîte, le passage sur le plateau d’un animateur que je déteste, un job qui aurait été trop dur émotionnellement. Je n’ai donc aucun regret et je suis toujours sur la bonne route. Ouf !

Cette route me réserve peut-être des surprises. J’ai notamment des envies d’aller voir plus loin du côté des addictions et de la promotion de la santé… Ces dernières années, j’ai connecté avec le monde addicto en devenant patiente experte, en faisant une formation et un stage en CSAPA. Cela m’a permis de gagner en confiance sur ce sujet et de commencer à animer des ateliers en entreprise ou mener des entretiens sur le thème de l’addiction de façon plus globale. Je trouve ça captivant.

Aucune idée précise ne se dessine pour l’instant mais pour ce faire, j’ai décidé de recommencer à connecter socialement avec le monde professionnel de l’addictologie et de la santé, comme je le faisais beaucoup il y a 10 ans avec le monde de la tabacologie. Ces rencontres sont une source de richesse absolue et les bonnes idées / opportunités se présenteront naturellement, j’ai confiance.

Voilà donc le bilan des 10 ans du Déclic Anti Clope ! Si je devais résumer, je dirais que ces années m’ont permis de me révéler à moi-même, personnellement, professionnellement. Ce qui me rend la plus heureuse c’est de suivre ma voie de façon authentique et surtout, surtout : de voir cet éclair dans vos regards, ce moment de bascule où la confiance en vous renait, où vous vous dites que vous allez y arriver, que le feu s’allume. Le déclic quoi !

Vous dire que dans 10 ans ce Déclic sera encore exclusivement Anti Clope, je ne sais pas. Parce que finalement ce Déclic Anti Clope, il est bien plus global. Allez, comme on dit : “Vers l’infini et au-delà” 🚀🚀🚀

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2 Commentaires

  1. Eric Madonini
    17 heures ago

    Que de chemin parcouru !
    Tu peux en être fière tant sur le plan professionnel que personnel. Cela me rend heureux de constater cette prise de conscience chez certain(e)s qu’il est possible de vivre sereinement et pleinement sans recourir à ces produits nocifs et aliénants (pour ce que j’ai pu en faire l’amère expérience).
    Ce que j’envisageais comme des bouées de sauvetage durant des dizaines d’années, ce sont finalement révélées être les pires des poids. L’un a failli me perdre définitivement.
    Encore merci pour ton investissement et ta générosité. Les femmes que tu accompagnes ont énormément de chance 🫶

    Répondre
    1. Alice
      13 heures ago

      Merci Eric !

      Répondre

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