Chose promise, chose due, après deux posts sur le snus sur les réseaux sociaux, il me tenait à cœur de vous proposer un article avec toutes les informations importantes sur ce produit dont on parle de plus en plus. Alors qu’est-ce que le snus et faut-il s’en méfier ? Je vous explique tout.
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Qu’est-ce que le snus ?
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Le snus, autrement appelé tabac à sucer ou nicotine pouches, est un mode de consommation du tabac très populaire en Suède. À la différence de la cigarette, c’est un tabac qui se consomme sans combustion. Il se présente sous la forme d’un petit sachet blanc, semblable à un mini sachet de thé, que l’on place entre la gencive et la lèvre. La nicotine présente dans la poudre de tabac humide va alors être captée par la gencive puis diffusée dans la circulation sanguine, telle une forme orale de nicotine de substitution (pastilles, gommes, spray, inhaleur). Les effets ne sont cependant pas les mêmes, c’est ce que nous verrons plus bas.
Il ne faut pas confondre le snus avec le tabac à priser, une autre forme de consommation du tabac qui consiste à sniffer une poudre de tabac sec.
Le snus, popularisé par les réseaux sociaux depuis quelques années, voit sa consommation se développer en France malgré le fait qu’il y soit illégal. Mais comment se le procure-t-on ? Où l’achète-t-on ? Facile : sous le manteau chez les buralistes ou sur internet. C’est simple comme bonjour.
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Le marketing du SNUS
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Il suffit de taper “où acheter snus” sur les moteurs de recherche pour tomber sur des sites de vente en ligne qui vous livrent chez vous. On y découvre un grand nombre de marques aux noms sympa (Skruf, Lyft, Shiro, Whitefox, Loop, Nordic Spirit, …), aux goûts séduisants (menthe évidemment mais plein d’autres arômes fruités comme le citron ou bien encore le goût café) et aux packagings ultra attirants.
Tiens tiens tiens, ça me rappelle cet âge d’or où l’industrie pouvait proposer des packagings de folie pour ses marques de cigarettes ! D’ailleurs les industriels du tabac sont bien sur le coup : la marque Lyft appartient à British American Tobacco (BAT), Nordic Spirit à Japan Tobacco International (JTI), Skruf à Imperial Tobacco et On! à Altria.
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Ah forcément c’est plus sexy que nos bons vieux paquets neutres de cigarettes !
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Analysons les messages qui passent via ces packagings
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- Fraicheur et pureté : vive le blanc ! (Alors que le snus jaunit les dents et donne mauvaise haleine, j’adore)
- Fun : Loop avec ses logos rigolos qui changent selon la référence ou Swave avec ses goûts daiquiri et spritz : “le snus votre meilleur compagnon d’apéro !” beurk
- Force : l’ours de Sirius
- Énergie : On! avec cette flèche qui évoque le réveil, la mise en marche ou Ace avec ce triangle qui semble illustrer la vitesse, le pied d’un sprinter. Je délire ? Mouai, rien n’est fait par hasard, croyez-en ma vieille expérience !
- Oserais-je voir l’intelligence derrière le renard de White Fox ? Genre, “le snus, le choix intelligent” ?
- Mais aussi qualité : ah le noir…
Bref tout ça, c’est très clair, c’est à destination des jeunes … D’ailleurs les chiffres le disent, les consommateurs ont majoritairement entre 15 et 25 ans.
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Pourquoi cette différence de traitement entre les cigarettes et le snus ?
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Le snus n’étant pas légal, la France n’a pas de moyen de contrôler ces packagings, ni la qualité des arômes proposés, ni le taux de nicotine délivrée. Cela nous ramène à la problématique que nous avions il y a quelques années avec la cigarette : des jeunes qui sont séduits par l’image que renvoient ces marques, qui s’identifient, qui achètent et qui consomment. C’est du marketing quoi ! Mais du marketing d’un produit du tabac …
Tout cela ne poserait pas de problème si le snus n’était pas toxique. Alors : faut-il se méfier du snus ?
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Quels sont les effets du snus ?
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Sous ses airs ludique et inoffensif, le snus est une bombe à nicotine. En effet, 1 pouch (sachet) de snus équivaut à 3 cigarettes industrielles. Les personnes consommant une boite entière par jour (20 pouches) consomment donc l’équivalent de 3 paquets de cigarettes.
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Ce qu’en disent les snuseurs ?
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Les snuseurs témoignent d’une action très rapide, qui fait tourner la tête. Ce sentiment disparait rapidement et laisse place à l’appel du cerveau pour une autre pouch. Je me souviens d’une jeune-femme de 25 ans que j’avais rencontrée en 2017 lors d’une de mes interventions en entreprise. Elle était sportive de haut-niveau et pour se booster, avait pris l’habitude de prendre du snus. Eh oui, la nicotine est un stimulant ! Le problème c’est qu’elle se sentait complètement accro et avait totalement perdu le contrôle de sa consommation.
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L’absorption de la nicotine avec le snus
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Je vous disais plus haut que l’absorption de la nicotine par la voie buccale était celle utilisée par les formes orales de nicotine de substitution. Or on sait très bien que la dose de nicotine prise par ces modes de consommation est très légère comparée à une cigarette industrielle. En témoigne le schéma ci-dessous.
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On voit très clairement ici que le shoot le plus rapide et le plus fort de nicotine est de loin celui de la cigarette. Le fait que les snuseurs parlent de shoot, et même de vertige, indique clairement que le shoot produit par le snus est très fort, au-delà de celui provoqué par la cigarette. Cela peut laisser penser qu’au-delà du taux élevé de nicotine des pouches, le tabac du snus est également bourré de produits chimiques toxiques pour permettre une absorption hyper rapide de la nicotine. Ce qui nous amène à la question de la dangerosité du snus.
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Faut-il se méfier du snus ?
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Il est malheureusement prouvé que le snus est dangereux pour la santé et qu’il faut s’en méfier. Bien qu’il n’y ait pas de combustion, et donc pas de monoxyde de carbone ni de goudrons inhalés par le snuseur, le snus crée des problèmes.
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Deux effets indésirables majeurs du snus
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Les deux conséquences négatives les plus connues sont le cancer du pancréas et des problèmes gingivaux. Le cancer du pancréas est ce qu’on peut appeler un mauvais cancer. Selon l’American Cancer Society, la survie médiane après diagnostic est de 5 à 6 mois et la survie à 5 ans de 5%. Pour les problèmes gingivaux, ils peuvent à première vue paraitre anecdotiques. Sauf qu’il s’agit ici de rétractation gingivale. Cela provoque à terme la chute des dents (youpi !) et des lésions gingivales qui peuvent être le lit de maladies bien plus graves. En effet les capillaires présents dans les gencives sont des autoroutes vers le cœur. Donc si vous avez des problèmes dans la bouche, vous augmentez les risques de problèmes cardio-vasculaires (AVC, infarctus).
Sans compter les maladies que nous ne connaissons pas encore et qui seront dues aux produits ajoutés au tabac. Les arômes d’un côté et ceux qui favorisent la rapidité du shoot de nicotine de l’autre. Dans la cigarette c’est l’ammoniac qui joue en grande partie ce rôle. Qui nous dit que BAT, JTI et consorts n’en mettent pas dans le snus également ?
Si vous êtes curieux d’en savoir plus sur la composition des cigarettes, je vous invite à relire cet article : Produits chimiques et cigarette : qui sont les vrais méchants ?
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Qu’est-ce qu’être en bonne santé ?
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J’ajoute à cela que l’impact sur la santé ne se mesure pas qu’au niveau de la santé physique. Selon l’OMS, la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Or être accro à ses pouches, ou à quoique ce soit d’autre, réduit le bien-être physique, mental et social donc altère la santé.
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En conclusion donc, oui on peut légitimement se méfier du snus !
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Pour aller plus loin :
- Siddiqi K, Shah S, Abbas SM, et al., Global burden of disease due to smokeless tobacco consumption in adults: analysis of data from 113 countries
- Siddiqi, K., Husain, S., Vidyasagaran, A. et al., Global burden of disease due to smokeless tobacco consumption in adults: an updated analysis of data from 127 countries
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