La France est mauvaise élève en ce qui concerne sa consommation d’alcool et de tabac. Parmi les 34 pays de l’OCDE, elle se situe au 6e rang pour sa consommation d’alcool et au 4e rang en ce qui concerne le tabac 😳 Mais eh, c’est l’art de vivre à la française !! Pourtant, avec respectivement 41.000 et 78.000 morts chaque année, on sait aujourd’hui de façon certaine que ces deux comportements sont toxiques pour la santé et qu’ils nous coutent très chers (240 milliards d’euros de perte sèche chaque année à eux deux). Malgré ça, les mesures de prévention ont encore du mal à passer notamment pour l’alcool. En témoigne l’annulation au dernier moment de la 1e saison du Dry January en décembre 2019*, alors que tout était prêt. Pourquoi ? Parce que boire (du vin) fait partie de notre culture, c’est une liberté et s’y attaquer, c’est être hygiéniste. C’était exactement la même chose pour le tabac il y a encore quelques années. Et le problème, c’est que pour certains d’entre vous, cette idée (tenace) de liberté est un frein à votre arrêt du tabac. Finalement, si ne pas fumer ou être contre le tabac c’est être hygiéniste, c’est donc que les non-fumeurs sont des rabat-joie. Hors de question que vous passiez du côté de l’ennemi !! Mais attendez deux secondes, ne serait-ce pas une fausse croyance que je vois ici ? Fumer est-ce vraiment être libre ? Et à l’inverse, deviendrait-on sage, rangé, docile … bref chiant, quand on arrête de fumer ?
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Une image tenace
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Dans la 1e saison de la série Crazy ex Girlfriend (que je vous invite à regarder, c’est frais et rigolo), l’héroïne dit à un moment faire une “sexy French depression”, la clope au bec. Cet épisode date de 2015.
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C’est ça l’image de la Française à l’international : elle est sexy et elle fume. D’ailleurs quand je travaillais pour la célèbre marque de cigarettes dédiées aux femmes, on disait que pour les créer, on s’était inspiré de “la liberté et de la sophistication de la femme française”. Oh my god.
Le problème c’est que ce genre de message bidon a catapulté la marque en haut du podium et a fait grimper la consommation de tabac des femmes comme jamais. C’est généralement quand on passe à cette slide pendant les congrès que je disparais sous mon siège et que j’écris trois articles en rentrant pour vous motiver encore plus à arrêter de fumer et me racheter 😅
Mais ne perdons pas le fil …
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Fumer, c’est s’émanciper
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90% des fumeurs allument leur première cigarette avant 18 ans. La moyenne en France est à 14,1 ans. Moi j’en avais 11.
Pourquoi commence-t-on à fumer ? Pour faire comme les collégiens populaires et s’intégrer plus facilement, mais aussi pour dire merde à ses parents. Moi je m’étais littéralement dit “il est temps que je m’y mette” et j’avais eu ce sentiment grisant que ma vie m’appartenait et que j’avais le droit d’en faire ce que je voulais … Juste avant d’avoir horriblement envie de vomir 😅
Mais à quel moment, nous est venue l’idée que c’était être libre et cool de fumer, d’aspirer un air qui contient 4800 produits chimiques, qui sent mauvais, qui donne la nausée et qui nous pourrit de l’intérieur ? 🤔
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Les flambeaux de la liberté
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L’essor du tabac chez les femmes doit beaucoup à Edward Bernays, publicitaire qui a créé le concept de relations publiques au début du 20e siècle. On faisait appel à lui pour qu’il manipule l’opinion et qu’il amène la population à adopter un certain comportement qui rapporterait de l’argent à ses clients. C’est lui par exemple qui a fait manger du bacon aux américains au petit déjeuner (pour le compte de l’industrie de la viande). C’est lui également qui a fait fumer les femmes en appelant les cigarettes “les flambeaux de la liberté” et en faisant fumer des Suffragettes.
Je vous laisse visionner ce documentaire incroyablement flippant “Propaganda, la fabrique du consentement” ⤵️
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On comprend très clairement que cette idée de liberté associée au fait de fumer est montée de toute pièce … Et c’est sans compter sur la nature addictive de la cigarette.
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La liberté de fumer … un produit addictif
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Qu’est-ce que la liberté ? La liberté, c’est être en maîtrise de ses choix. Or on sait très bien aujourd’hui que la cigarette est addictive pour 94% de ses consommateurs, donc par définition, on ne continue pas de fumer par choix mais par besoin. Fumer c’est donc tout sauf être libre.
Certes, on est libre d’allumer sa première cigarette, puisque l’on n’y est pas encore accro mais en réalité, les adolescents non plus ne sont pas libres. Ils paient le prix de décennies de propagande et sont la cible principale de l’industrie du tabac … parce qu’un fumeur jeune, sera un fumeur fidèle. Pour en savoir plus, je vous invite à relire cet article.
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En conclusion, associer l’idée de liberté au fait de fumer est tout à fait incorrect puisque c’est exactement l’inverse. En commençant à fumer, on est un mouton hypnotisé qui se laisse dicter son comportement par des campagnes marketing, en continuant de fumer on répond à un besoin. En réalité, c’est en arrêtant de fumer que vous deviendrez libre. Personne n’a à vous dicter votre comportement, encore moins s’il vous tue à petit feu et qu’il vous entrave dans vos activités (moins d’argent, moins de souffle et d’énergie). Bref brisez-vos chaines et rejoignez-nous de l’autre côté du miroir : celui où l’on est fier de soi, où l’on se sent frais, serein et heureux 😜
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