Dans Votre motivation

Vacances sans alcool : bilan de mon été

À l’heure où j’écris cet article, la rentrée des classes a sonné et nous voilà tous repartis pour un tour ! Comme vous certainement, j’ai pris un temps de repos et pour la première fois depuis de nombreuses années (hors grossesses), ces vacances ont été sans alcool. Est-ce que ça a été facile ? Y a-t-il eu un impact sur la façon dont j’ai vécu ces moments en famille et entre amis ? Est-ce que j’ai dû “auto-coacher” ma motivation par moments et si oui comment ai-je fait ? Je vais tout vous raconter, en toute transparence.

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Petit rappel pour les nouveaux arrivants, top chrono !

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Je m’appelle Alice Denoize, je suis tabacologue. Je suis une ancienne grosse fumeuse (30 cigarettes par jour environ) et je travaillais pour l’industrie du tabac. J’ai arrêté de fumer il y a presque 15 ans, j’ai quitté le monde des agences de com, j’ai créé le Déclic Anti Clope pour informer, épauler et motiver les fumeurs, je suis devenue tabacologue, puis coach et le 1e janvier 2023, j’ai décidé d’arrêter de boire de l’alcool. Enfin non … j’ai fait un Dry January et je n’ai pas eu envie de reprendre. C’est plus juste dit comme ça 😉

C’est le 3e article que j’écris sur mon arrêt de l’alcool. Ça me plait beaucoup de vous tenir au courant de mes aventures et ce pour une raison très importante.

Beaucoup d’entre vous me parlent de leur relation avec l’alcool et m’avouent s’interroger ou espérer réduire leur consommation sans forcément y parvenir. L’alcool est un sujet tabou en France parce qu’il y a une vraie pression sociale/culturelle à boire. Et cette pression peut fortement entacher toute velléité de changement de comportement. Le 1e janvier 2023, je suis donc devenue “éclaireuse”. Qui mieux qu’une addictologue, coach en motivation pour se lancer dans l’arène ? Je teste pour vous cette nouvelle vie sans alcool et vous la raconte pour vous rassurer et pourquoi pas vous motiver à me rejoindre 🙂

💡 Je précise une chose importante : je ne suis pas devenue une ayatollah qui voudrait que l’alcool soit banni de la vie des Français. Chacun fait bien comme il veut. En revanche je ne veux pas que des personnes qui s’interrogent sur leur relation avec l’alcool se retrouvent seules dans leur coin avec leur culpabilité, leur perte de confiance en eux, voire leur sentiment de honte. Vouloir arrêter totalement l’alcool c’est une option possible … et réalisable 💪

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👉 Relire l’article sur les raisons qui m’ont amenées à faire ce break d’alcool : Pourquoi j’ai décidé d’arrêter l’alcool.

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Allez, c’est parti, je vous raconte mes vacances sans alcool !

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Des vacances sans alcool bien méritées … et des peurs

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Cette année ma petite famille et moi avions décidé de nous offrir de belles vacances : 1 mois en Grèce. Ces vacances, je les attendais autant que je les appréhendais. Partir 1 mois loin de chez soi avec 2 jeunes enfants, ça peut être rock’n’roll mais ça peut aussi être trèèèèèès relaxant, à tel point que l’on pourrait envoyer valser ses bonnes résolutions, voyez ? En gros, j’avais peur que ça se passe mal mais aussi que ça se passe trop bien. Je sais je suis compliquée 😁

Vous pourriez croire en lisant ces lignes que je ne me sentais pas solide par rapport à cet arrêt de l’alcool mais ça n’était pas le cas. Aujourd’hui ça fait 250 jours que je me suis lancée dans cette aventure et plus les semaines avancent, plus l’alcool sort de ma vie, plus je me sens alignée, forte et libre. Mais bon, je vous dis ça maintenant, c’est facile. Parce qu’en réalité, il y a un jour où j’ai bien failli craquer.

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Une arrivée en vacances idyllique

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La première chose à noter c’est que c’est la 1e fois depuis que j’ai des enfants (depuis 10 ans donc) que je n’arrive pas en vacances littéralement explosée. Pour que vous compreniez mieux, ma routine pré-vacances c’était : “stress de terminer tout ce que j’avais à faire côté boulot” + “stress de tout boucler avant le départ niveau valises, rentrée scolaire & co” et une fois sur place de passer 2 jours dans une humeur dépressive du tonnerre à pleurer et à me dire que la vie n’avait pas de sens. Super non ?

Cette année ça n’a pas du tout été ça, malgré quelques stress :

  • On s’est levé à 4h du matin pour aller prendre notre avion : no problemo
  • On avait une carte d’identité périmée pour 1 de nos enfants : géré
  • On est arrivé en Grèce où il faisait 38°: easy

Je me suis tout de suite sentie en vacances, pas un brin de fatigue et une humeur joyeuse comme je l’ai 95% du temps depuis janvier. Rien que pour ça, je signerais à nouveau pour 8 mois sans alcool !

Ce qui est génial, c’est que l’alcool ne me traversait même pas l’esprit. On se faisait nos petits apéros de vacances, avec au choix des petites bières sans alcool ou des petits cocktails maisons avec du tonic et du jus d’orange bien frais. Trop bon.

Mais ça, c’était dans notre 1e maison où il y avait la clim …

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On passe en mode survie

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On est ensuite partis sur une ile dans une maison éco-friendly qui fonctionnait à l’énergie solaire, sans clim et sans piscine. Maintenant on en rigole mais sur le coup on ne faisait pas du tout les malins. On était à 40° non-stop (je ne vous parle même pas de la température au soleil), ça ne baissait pas beaucoup la nuit et pire que tout, nous n’avions pas accès à de l’eau fraiche dans la douche puisqu’elle provenait d’une citerne qui était en extérieur. Donc à part deux malheureux ventilos qui brassaient de l’air chaud, nous n’avions aucun moyen de nous rafraichir, et la plage la plus proche était à 30mn en voiture.

La fatigue s’est accumulée, le stress aussi (parce que qui dit air irrespirable dit plus grand risque d’incendie, risque d’enfants en souffrance, etc), la culpabilité (“tu fais partie du problème, tu es venue en Grèce en avion etc etc”) et la peur (“ce qui nous attend est horrible, on va tous crever dans des conditions affreuses”).

Bref génial, bon esprit, bonnes summer vibes 🤪

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La goutte d’eau qui fait déborder le vase

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On allait donc à la plage tous les jours en fin de journée, pas pour le plaisir mais pour prendre du frais et recharger nos batteries. Et un jour je me suis littéralement brulé les pieds sur le sable. J’ai craqué. Je me suis mise à pleurer comme une petite fille, à gros sanglots. Et là, là, j’ai eu très TRÈS envie d’un gros apéro. Mais pas d’un apéro festif, non. J’avais envie d’éteindre la lumière, black-out.

Ce lien alcool & “couper son et lumière” m’a fait flipper. Ça m’a fait réaliser qu’avant, il m’arrivait de boire de l’alcool dans cet état d’esprit. Quand j’étais épuisée et que je voulais simplement dormir, être seule, avoir du silence autour de moi et dans ma tête.

J’étais donc au bout de ma vie MAIS heureusement l’absence d’alcool depuis 8 mois a sauvé quelques neurones, voire a permis le développement de nouvelles connexions.

Une fois ces émotions expulsées par les larmes et les coups de poing dans ma serviette brulante (oui j’ai craqué je vous dis), j’ai pu réfléchir et rationaliser.

👉 Ce dont j’avais besoin c’était de dormir et de ne plus avoir chaud. L’alcool ne m’aurait pas du tout aidée. J’aurais encore plus mal dormi et j’aurais encore moins bien régulé ma température interne. C’était tout ce qu’il ne fallait pas faire 🙅‍♀️

Je suis donc retournée me baigner, je me suis calmée, j’ai repris des forces et cette nuit-là, alléluia, le vent s’est levé. J’ai enfin pu dormir, retrouver ma joie de vivre et la voix de l’addiction est repartie loin loin loin. Ouf.

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Vacances sans alcool : l’ultime test

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La semaine suivante, nous avons changé une dernière fois de maison. Toujours éco-friendly avec une mini piscine et nouveauté : des copains. Les mêmes copains avec qui on part depuis plusieurs années et avec qui on aime bien festoyer.

J’avais peur de casser l’ambiance avec mes bières sans alcool et mes jus d’orange, mais non. En réalité, on ne casse pas l’ambiance quand on est avec des amis qui vous aiment pour ce que vous êtes et avec qui vous êtes vous-même, avec ou sans alcool.

Permettez-moi d’insister sur ce point parce que c’est une vraie révélation pour moi : si vous avez peur que des personnes vous rejettent, testez avant de juger !

Vous verrez que vous aviez peut-être tort et vous en ressortirez plus confiant, plus fort et porté par l’amour de vos proches 💕

Il est aussi possible que vos peurs s’avèrent … Dans ce cas, pourquoi ne pas prendre de la distance avec ces personnes ? Oui c’est radical. Mais quoi ? Quelles peurs vous empêchent d’arrêter de vous faire du mal ? Voilà un beau sujet de travail 😉

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Encore plus alignée mais toujours du chemin à parcourir !

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Je suis donc de retour en France, pleine d’énergie et de motivation pour cette année tant au niveau boulot qu’au niveau perso. Je me sens bien dans ma tête, bien dans mon corps (dès que la chaleur s’est calmée j’ai pu refaire du sport et je me suis rendue compte à quel point il m’était désormais vital), je suis apaisée.

Sous aucun prétexte, je n’arrêterais ma vie sobre. J’ai trop conscience de tout le positif que ça m’a apporté.

Autre point très important – tout le monde devait le voir autour de moi … sauf moi – mais je suis définitivement une hyper anxieuse. Si un jour l’amour de l’addicto me lâche, je pourrais toujours me lancer dans l’écriture d’un roman SF catastrophe. Plus sérieusement, je pensais que l’émotion qui me traversait le plus (pour ne pas dire qui me gouvernait) était la colère. J’ai travaillé dessus et la colère est partie. Ce qui explique sans doute cet état d’apaisement dont je vous parlais et qui est vraiment le grand grand bénéfice de cet arrêt de l’alcool.

Mais le hic c’est que la colère a laissé apparaitre une autre émotion qui faisait moins de bruit mais qui était bel et bien là : la peur. Et cette peur, elle parle beaucoup, elle oppresse. Vous voyez, moi aussi j’ai encore du boulot !

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De l’importance d’un “pourquoi” fort

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Une chose est sûre : tout ce chemin que j’ai parcouru depuis 8 mois (et notamment ces vacances sans alcool) m’a permis d’avancer. Sur la compréhension de mes mécanismes de pensée d’abord mais aussi sur la façon dont j’accueillais mes émotions. Cela m’a apporté énormément de sérénité et de force. Je me sens tellement plus solide aujourd’hui ! Et tout ça n’aurait pas été possible si j’avais continué de boire de l’alcool. Parce que je ne me serais pas confrontée, parce que j’aurais continué de fuir les vrais sujets.

Très franchement ça demande du courage. Oui je vous le dis sans fausse modestie. Il faut du courage pour accepter que tout ne va pas bien et qu’il y a des choses à travailler. Il faut du courage pour s’atteler à la tâche, faire le tri. Et du courage pour se détacher du regard des autres.

Mais la bonne nouvelle, c’est que je ne suis pas plus forte que vous.

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J’ai juste des pourquoi hyper forts, chevillés au corps :

  1. Je veux être libre de mener ma vie comme je l’entends : my life, my rules et si ça pose un problème à quelqu’un, c’est son problème pas le mien.
  2. Je veux être au top de ma forme tant physique que psychique. J’ai compris que dans un passé proche, ma santé mentale n’était pas bonne. J’ai aussi compris qu’elle passait en partie par la santé physique. Aujourd’hui, je veux respecter mon corps, le bichonner, pour me tenir le plus longtemps possible éloignée de la douleur, être résistante et ressentir un maximum de joie, de sérénité et de gratitude au cours de cette courte expérience qu’est la vie.
  3. Je veux éduquer mes enfants par l’exemple 💕

Je ne veux pas m’avancer mais je pense que ces pourquoi vont me tenir très longtemps et qu’ils seront toujours plus forts que les tentations qui se présenteront. En tout cas, ils m’auront permis de passer des vacances sans alcool et sans inconfort … lié à ça ! 😜

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Pour conclure

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Si j’ai un conseil à vous donner, c’est de faire un premier petit pas en réfléchissant à votre/vos pourquoi. C’est ça qui mettra le feu aux poudres.

Et si vous vous interrogez sur votre consommation d’alcool, je vous invite à faire le test Audit sur le super site de l’association Addict’Aide.

Evidemment je suis là pour vous accompagner où que vous en soyez sur le chemin 😉

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Posté le 15 décembre 2023

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