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Infertilité : comprendre les causes et agir sur celles qui sont évitables

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Pour l’OMS, l’infertilité est l’incapacité à obtenir une grossesse après 12 mois de tentatives régulières. En France, 3,3 millions de personnes entre 20 et 49 ans ont rencontré un problème d’infertilité nécessitant une aide médicale. C’est énorme. Peut-être êtes-vous vous-même concerné.e à l’heure où vous lisez ces lignes. Dans cet article, j’ai voulu vous proposer un topo large sur le sujet de la fertilité, bien que non exhaustif tant le sujet est complexe. Comme vous allez le voir, les causes de l’infertilité sont nombreuses mais la bonne nouvelle c’est que certaines sont évitables. Mon idée ici, vous apporter des solutions, des pistes d’exploration et vous donner envie d’aller de l’avant. J’espère que vous allez y apprendre des choses. Comme vous allez le voir, je ne parle pas que du tabac … mais un peu quand même 🙂

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L’infertilité progresse donc en France depuis plusieurs dizaines d’années et ce pour de nombreuses raisons.

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Des facteurs sociétaux

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De plus en plus d’hommes et de femmes repoussent le moment de faire leur premier enfant. Or la fertilité féminine commence à baisser dès 30 ans, c’est tôt … Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon une étude de l’Ined, le risque d’infertilité concerne 1 couple sur 4 à 30 ans, 1 couple sur 3 à 35 ans et plus d’1 couple sur 2 à 40 ans.

Parmi les raisons qui amènent les personnes à repousser le désir de grossesse, il y a des choix personnels, une recherche de stabilité financière et professionnelle mais aussi semble-t-il, une trop grande confiance dans la performance des techniques d’assistance médicale à la procréation. Conséquence : les personnes se présentent tard, parfois trop tard. Or l’AMP a en moyenne un taux de réussite de 30% pour une femme de moins de 35 ans, de 10% pour une femme entre 40 et 45 ans et de presque 0% pour une femme de plus de 45 ans 🙁

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Des facteurs médicaux

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Parfois des maladies freinent la bonne marche du désir d’enfant. Et ce sont surtout les femmes qui sont concernées ici avec des problèmes médicaux qui portent atteinte au bon fonctionnement de leur système reproductif. Les 2 plus répandus étant :

  • L’endométriose, maladie chronique qui touche 1 femme sur 10 environ
  • Le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques). Cette maladie hormonale touche elle aussi 1 femme sur 10. C’est la 1e cause d’infertilité féminine.

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Des facteurs environnementaux

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Les perturbateurs endocriniens

On sait aujourd’hui que les perturbateurs endocriniens, présents un peu partout dans notre environnement et notre alimentation, ont un impact sur la fertilité des hommes et des femmes.

Chez les hommes, on sait qu’ils impactent la quantité et la qualité du sperme, et elle n’est pas fofolle … Entre 1973 et 2011 le nombre de spermatozoïdes par millilitre a chuté de 50%, chute qui a probablement continué depuis. Chez les femmes, on a remarqué que celles qui sont atteintes d’endométriose, celles qui souffrent d’anomalies morphologiques de l’ovaire ou d’insuffisance ovarienne, et celles qui font des fausses-couches à répétition ont souvent de forts taux de bisphénol A ou de phtalates dans leur sang.

A cela se rajoute l’effet transgénérationnel puisque les perturbateurs endocriniens ont un impact épigénétique, c’est-à-dire qu’ils modifient le génome. Conséquence : un effet ricochet des perturbations de la fertilité qui va toucher le bébé (et l’adulte à venir) si les parents ont été exposés depuis leur adolescence et encore plus si la maman a été exposée pendant sa grossesse.

Le problème c’est que l’action des perturbateurs endocriniens est très compliquée à mesurer et ce pour plusieurs raisons :

  • D’abord parce que leur taux dans notre corps varie beaucoup d’un jour sur l’autre et même sur une journée,
  • Parce que l’impact d’un perturbateur endocrinien n’est pas forcément dose dépendant. C’est-à-dire qu’une faible dose peut parfois avoir plus de conséquences qu’une dose plus importante,
  • Et enfin parce que les effets “cocktails” sont difficilement mesurables et peuvent parfois être des bombes.

Heureusement des réglementations voient le jour pour donner accès aux consommateurs aux informations mentionnant la présence de perturbateurs endocriniens dans les produits achetés. Enfin pas tous. Ça n’est pas demain la veille que vous verrez la mention “contient des perturbateurs endocriniens” sur les paquets de cigarettes. Et pourtant elles en contiennent bien (arsenic, cadmium, hydrocarbures aromatiques polycycliques).

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La pollution environnementale

La pollution atmosphérique a un impact sur la fertilité des deux sexes, les cycles féminins et sur la survenue de fausses-couches spontanées. Quand on pense pollution atmosphérique, on pense souvent au trafic routier et ses particules fines (et moins fines !). Mais il ne faut pas oublier la pollution de l’air intérieur. Parmi ces polluants citons :

  • le monoxyde de carbone qui est le composé n°1 de la fumée de cigarettes
  • les hydrocarbures polycycliques (perturbateurs endocriniens dont j’ai parlé plus haut et qui sont présents dans la fumée de cigarette).

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Les métaux lourds

L’exposition à des métaux lourds a aussi un impact sur la fertilité des hommes et des femmes. Mercure, plomb, cadmium … oh que des produits présents dans la cigarette ! Le mercure par exemple altère la qualité de la membrane des spermatozoïdes. Pas top.

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Le tabac a donc toutes sa place dans les facteurs dits environnementaux. Et ce qu’on comprend ici c’est que fumer a un impact sur votre fertilité à vous si vous êtes fumeur/se mais aussi sur celle des générations à venir …

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Modes de vie : des causes d’infertilité évitables

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Nos modes de vie impactent fortement la survenue d’une grossesse : consommation de tabac comme on a commencé à le voir, alcool en quantité excessive, cannabis, alimentation déséquilibrée, sédentarité … En résumé, tout ce qui nuit à votre hygiène de vie nuit à votre fertilité.

Petit aparté. Des études ont démontré un impact transgénérationnel du mode de vie sur la fertilité de l’enfant à naitre. Concrètement des enfants nés de parents qui fumaient, qui mangeait mal, qui était trop sédentaires dans les 6 mois précédant la conception ont un risque augmenté de souffrir de troubles de la fertilité une fois adulte. C’est fou …

Revenons-en à nos moutons et concentrons-nous un peu sur le tabac. Ses effets sur la fertilité sont nombreux. Je viens de vous parler de l’impact des perturbateurs endocriniens et des métaux lourds.

Mais concrètement comment le tabac nuit-il à la fertilité ?

  • Chez l’homme, il impacte la quantité et la qualité des spermatozoïdes,
  • Chez la femme, il impacte la qualité des ovocytes et l’ovulation.
  • Il va également nuire à la bonne implantation des embryons ce qui va mécaniquement augmenter le nombre de fausses-couches spontanées et de grossesses extra-utérines.

Pour vous donner quelques chiffres :

  • Le tabagisme multiple par 2 le risque d’infertilité, tant chez les hommes que chez les femmes.
  • Il allonge le délai de conception de 4 à 6 mois.
  • Ces risques apparaissent dès 6 cigarettes par jour pour les femmes et son dose dépendant. C’est-à-dire que plus vous fumez, plus les risques seront élevés.

Bonne nouvelle, la qualité du sperme s’améliore dès 3 mois de sevrage et les effets négatifs sont réversibles après 6 mois sans tabac pour les femmes.

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Causes de l’infertilité : éviter les facteurs évitables

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Je retiens principalement deux choses de tout ce que je viens de dire :

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Un enjeu de santé publique

La 1e, c’est que concevoir un enfant aujourd’hui peut s’avérer très compliqué. Les conséquences de l’infertilité peuvent être très lourdes avec un impact sur les 3 sphères de la santé (mentale, physique, sociale). C’est donc un véritable sujet de santé publique.

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Agir sur les facteurs évitables

La 2e, c’est que certains facteurs sont évitables. Et la bonne nouvelle c’est que leurs effets sont souvent réversibles. Pour maximiser les chances, il faut agir au minimum 6 mois avant la conception. Mais comme la date de conception n’est pas prévisible, plus tôt on commence, mieux ce sera 😉

Ce que l’on peut faire très concrètement, c’est :

  1. Arrêter de fumer : s’il y a bien un comportement qui nuit à votre fertilité et qui est évitable c’est lui !
  2. Limiter l’alcool
  3. Faire le point sur son alimentation : la rééquilibrer, voire la booster.
  4. (Re)Mettre de l’activité physique dans votre vie

Bref, même si on peut “hériter” de problèmes de fertilité, même si on a un trouble médical qui nous complique la tâche, même si on subit une pollution atmosphérique parce qu’on vit dans une grande ville, on garde une marge de manœuvre. Elle est là ma bonne nouvelle.

Alors mon conseil : faites tout ce qui est en votre pouvoir pour être au top et faites-vous accompagner si vous en ressentez le besoin. Il y a tout ce qu’il faut chez Gynécée et moi (évidemment !) je suis là pour le tabac 🥰


👉 Ce rapport ministériel m’a été d’une grande utilité pour écrire cet article. Je vous invite à le parcourir pour aller plus loin ou pour avoir accès aux sources : https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_sur_les_causes_d_infertilite.pdf

👉 Envie d’aller plus loin sur la composition des cigarettes ? Je vous invite à relire mon article : Produits chimiques et cigarettes, qui sont les vrais méchants ?

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